Je ne savais plus depuis quand j'étais perdue. Des heures ? Une seule ? Difficile à dire, le temps semble passer différemment lorsqu'on fuit. J'espérais vraiment que personne ne m'avait suivit. Je pris plusieurs grandes inspirations, me convainquant que paniquer encore n'était pas a mon avantage. Que les hommes avaient laissé tombé l'envie de me poursuivre. Et si ils n'étaient pas à mes trousses, j'étais seule et perdue dans les Highlands. Yeay.  Et pourtant je connaissais ses terres, par cœur même. Mais après avoir errer sous l'effet de la panique, difficile de se retrouver. Ajouter à tout cela mon sens manquant et on avait une jolie route menant vers une mort certaine. Comme pour prouver que j'avais raison, mon pied gauche cogna quelque chose, surement un rocher et je m’étalais au sol dans un vol plané magnifique que j'aurais surement apprécié si j'avais pu le voir. Une flopée de juron sortit de ma bouche. Je ne voulais même plus compter le nombre de fois où j'étais tombée. Je ne voulais même pas imaginer mon état.
Le but premier était de marcher jusqu’à espérer arriver dans une agglomération quelconque. Avec de la chance. Si la chance était contre moi, alors je marcherais jusqu'à tomber d'épuisement. Dommage, bye Faith, adieu, ravie de t'avoir connue. Je me remis debout, les mains sur les hanches et levais la tête en prenant une grande inspiration. Allez ma grande ! Tu peut le faire ! T'as vécu bien pire. Je passais une main dans mes cheveux et grognais après que mes doigts se soient pris dans un certains nombres de nœuds. Je me remis en marche et glissais dans mes pensés. Franchement super journée. J'avais évité de me disputer avec mon père au sujet d'un possible mariage auquel je n'assisterais même pas si j'étais payée alors en tant que mariée ... jamais de la vie. J'étais partie à cheval, savourant la balade et faillit devenir le jouet de trois débiles mentaux .... Il manquerait plus qu'il pleuve. Je fis une petite pause, attendant de voir si j'allais vraiment me prendre une averse sur le coin de la tronche. Manifestement, le ciel estimait que j'avais suffisamment souffert aujourd'hui. Alleuïa.
Je profitais de la pause pour faire une petite introspection. Depuis ma fuite je me sentais bizarre. Je frottais doucement le point au centre de ma poitrine. Un nom me tournais dans la tête. Je ne l'entendis qu'une fois bien calme. Haziel. Je le prononçais. Le laissais me tourner autour et me rendais compte que je l'avais déjà adopté. Avec cette acceptation vint quelque chose de plus. Haziel, Noé de la Paix, capable de calmer les armées et de soulever un peuple. Qu'est ce que ça voulait bien dire ? Qu'est ce qu'un Noé ? Et pourquoi maintenant ? Je soupirais et me frottais le visage. Je voudrais bien gratter un peu plus la surface des choses cachées derrière ce nom mais me retourner le cerveau en plein milieu des landes n'allait pas m'aider à rentrer au chaud. Je mis donc toutes ces choses bizarres de coté me concentrant sur le principal. Avancer. De nouveau, je me mis en route. Je marchais depuis un petit moment maintenant, pensant qu'il faudrait peut-être que je fasse une pause.

- Salut. Donc c'est toi la nouvelle membre de la famille, blanchette ?

Bordel ! Je fis un bond et portais la main à ma poitrine, essayant de me remettre de la presque crise cardiaque. Attends... Famille ? Blanchette ? Non mais attends, c'est qui lui ? Je fixais l'endroit d'où était venue la voix, plutôt perplexe. J'avais l'impression de le connaitre, comme un membre de la famille que je n'avais pas vu depuis longtemps, alors que je pouvais jurer n'avoir jamais entendu cette voix. Étrangement familier mais inconnu. Saleté d'oxymore ! C'était quoi cette merde ? Peut-être une relation avec ce qui s'était passé tout à l'heure ? Mais tout cela disparut de mon esprit car le plus important était que j'avais trouvé quelqu'un ! Ou plutôt, il m'avait trouvé. Peu importais, il pouvait me ramener à la civilisation. Je lui fit un petit sourire.

- Euh, Salut. Je vois pas trop de quoi tu parles désolée. Mais puisque tu est là, ça veut surement dire que y'a une ville pas loin n'est ce pas ? Tu peut me diriger vers elle s'il te plait ?

Contrairement à ce que mon paternel disait, je sais être polie. Quand ça m'arrange.
         
          Halloween

Ce n'était qu'après avoir posé ma question que je réalisais mon idiotie. Même si elle était pertinente vu ma situation, elle n'était peut-être pas bien placée dans la conversation, dans la situation tout court d'ailleurs. Je sentis une vague d'agacement profond venir de devant moi. Qu'est ce que je disais ? Moi qui détestais les gens qui parlaient pour rien dire, j'aurais mieux fais de me taire.

- Bon écoute chérie, je suis pas d'humeur à jouer les bons samaritains alors je vais y aller direct. -L'énervement transparaissait dans sa voix. Pouvais-je dire que je m'étais prévenue ? - T'es une Noé c'est pour ça que t'as l'impressions de me connaitre. Donc moi, gentil connard que je suis, je suis vnu dans ce trou paumé plein de verdure à la con pour te ramener dans ta nouvelle maison pour qu'tu puisses rencontrer les autres et qu'ils puissent t'expliquer c'que tu es et c'que tu dois faire. Capiche ?

Une Noé. Cette info je l'avais. Je savais pas exactement ce que ça signifiait mais jusque là, tout allais bien. Alors lui il faisait partit d'une "famille" ? Ma nouvelle famille ? Aaaaaah c'était tellement compliqué ... Je savais pas pourquoi mais j'avais une folle envie de soupirer et de me prendre la tête entre les mains. Une journée horrible, une situation complètement folle ... J'aurais peut-être besoin d'un spy qui sait ... Je me rassurais rapidement avec ces paroles. Des gens devront tout m'expliquer plus tard. Je pouvais vivre avec ça sans problèmes.

- Donc si j'dois récapituler, ta jolie ptite vie d'avant, ta famille, tes amis, et toutes ces conneries t'oublies. D'ailleurs le mieux ce serait d'aller buter tous le monde pour faire bonne mesure. C'est bon pour toi blanchette ?

Euh, par contre, aller tuer tout mon clan, juste pour faire bonne mesure était hors de question. Enfin, mon ancien clan. Mais là n'était pas la question. Mais ... Mais attendez ... Alors oui ça me semble familier mais devais je vraiment croire tout ce qu'il me disait ? Genre lui il surgit de nul part, me dit que je dois le suivre et parle même de meurtre au calme. J'avais dit "soupirer" ? Oubliez ça, j'allais surement avoir une migraine à me faire des noeuds au cerveau. Fallait aller au plus simple. J'acceptais donc tout ce qu'il disait, je ferais le tri plus tard.
Pour ce qui était de disparaître, il suffisait de faire croire que mes agresseurs -qu'ils pourrissent en enfer- m'avaient tués. Je revins à ce qu'il me disais et hochais la tête pour signifier que j'avais compris tout ce qu'il me disais. J'avançais vers lui -enfin vers sa voix- de quelques pas et voulut pousser une série de jurons bien sentit quand mon pied se prit dans une put... une branche très sympathique -encore une fois !- et que je faillis m'étaler. Je réussis à me rétablir in extremis et passais la main dans mes cheveux par réflexe. Bord... Je la retirais en grimaçant légèrement quand elle se prit dans plusieurs nœuds. Bon la tout de suite qu'est ce qui était le plus important ? Rentrer. Où ? aucunes idées mais, lui, devait savoir.

- Là de suite ? Je pige pas grand chose, mais c'est surement parce que je viens de courir un marathon et de me faire agresser. Cependant j'ai intégré le principal, merci. Pour le reste on verra plus tard. Je lui tendis la main, espérant être assez près de lui. Moi c'est Fai... Haziel. Je fis une légère pause. Réfléchissant puis hochait la tête. Du coup, je vous suis donc pour "rentrer".


         
          Halloween

Bon, autant pour moi, il semblait pas très porté sur les salutations. Je refermais la main tout en me demandant si je n'étais pas passée d'une situation peu envieuse à une autre. Putain ça ferais chier quand même.

- Bon c'était facile. J'pensais qu't'allais me faire chier et couiner "Mais mes parents ! Mais ma famille gneugneugneu". Mais non. T'as été moins casse couille que prévu blanchette. Enfin une bonne nouvelle dans cette journée de merde. Bon allez on se taille.

Je le sentis s'éloigner avant même la fin de sa phrase. Il voulait encore marcher ? J'étais pas sortie. Et manifestement il n'avait aucune patience. Il n'avait pas fait trois pas qu'il se retournait et râlait encore.

- Oh tu te ramènes blanchette ? Eh je suis là ! T'es aveugle ou quoi ? Il eu un silence bref. Bordel mais T'ES AVEUGLE !!!

Sans dec' Sherlock, tu serait pas un p'tit génie toi ? T'as deviné ça tout seul ? Je me mordais la lèvre pour ne pas lui répondre et soupirais. Je le sentis se diriger rapidement vers moi tout en maugréant et je pris une grande inspiration, plein d’appréhensions. Qu'avait-il en tête ?

- Bon j'ai pas toute la journée. Allez à cheval !

La sensation rapide d'être soulevée et puis renversée me donna des vertiges. Son épaule dans mon estomac n'était pas idéal comme conditions de voyage surtout après les vertiges encore présents. Mais le plus inquiétant pour moi était la rupture de mon contact avec le sol ce qui signifiait que je ne pouvais me fier à rien d'autre qu'à celui qui me portait avec autant de gentillesse qu'un marin déchargeant sa cargaison. Mais j'allais pas me plaindre. Même si mes sens étaient perturbés, le fait de ne plus avoir à me vautrer en traversant les landes était un agréable plus. Je gigotais un peu, essayant vraiment d'enlever son épaule de mon estomac et une fois que se fut fait, je laissais mon frère tout neuf me trimbaler à travers les landes.

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Il devait crapahuter depuis un moment et je me laissais toujours faire. Ben quoi ? J'me faisais porter, et si lui râlait, c'était pas contre moi donc j'allais pas me plaindre ! loin de là ! J'avais certes pas dit un mot depuis le début mais fallait pas m'en demander trop non plus. En plus, il avait l'air de savoir où il allait, enfin au début. Au début, ce pouvait sentir des ondes de certitude s'échapper de lui, mais plus le temps avançait la certitude se transformait en énervement. Je le sentis s'arrêter et d'un coup, il me déposa au sol. Mes jambes étaient légèrement engourdies mais c'était -encore- le mouvement rapide qui me donna quelques nausées.

- Bon. Bon ben... on est paumés.

Il laisse passer un silence durant lequel j'en profite pour reprendre mes marques et alors que je le croyais calme, il s'enrage soudainement, et je sens dans l'air une distorsion rapidement suivit de petites explosions. Et tout ça alors qu'il tempête.

- Je déteste ce pays de merde, je déteste ce temps à la con, je déteste ces missions débiles, je déteste ce bâtard de Sheryl et sa face de rat crevé, je déteste ces Highlands de mon cul et je te déteste blanchette pour t'être paumé comme une conne dans cet endroit de merde !

Ben dis donc, il aime pas beaucoup de chose le type. Je soupire et le laisse se défouler. Il semble en avoir besoin. Les Highlands, il a beau détester ça, c'est surement le meilleur endroit que je connaisse pour tout faire exploser de rage sans que ça perturbe quelqu'un ou quelque chose. Me souvenant de l'endroit ou j'avais sentis Heath se calmer, j'y découvris une pierre et y posais donc mes fesses tout en réfléchissant à ce que j'avais appris depuis. Noé, servant du Comte et pouvant ordonner aux akumas. J'avais eu le temps de bien y réfléchir alors qu'il me portais. Je posais mon regard sur l'endroit où se tenait toujours mon frère tout frais qui semblait donner des coups dans quelque chose. Je me levais et m'approchais de lui, je ne pouvais le laisser dans cet état d'énervement. Alors je posais le bout de mes doigts sur son épaule et lui insufflais un peu du calme qui m'habitais. Je savais que c'était une intrusion mais c'était presque instinctif et même si il râlait et jurait beaucoup, ce mec me paraissais sympathique.

- Respire un bon coup, y'a toujours un problème pour chaque solution. Je fis une pause, essayant de savoir si mon geste était bien interprété ou pas. Peut-tu me donner ton nom ? Le mien c'est Haziel.

Il s'en foutait surement mais bon, on étaient maintenant frère et soeur non ? Autant connaitre son nom, parce que je pouvais pas l'appeler "frère tout neuf" toute ma vie. En plus, je voulais qu'il se calme parce que j'avais peut-être un début de piste pour nous sortir d'ici. Un mot qui me tournais dans la tête depuis que j'avais parlé de rentrer à la maison.

- Pour ce qui est de tout ce que tu déteste, on passe sur l'endroit où nous sommes et le fait que je ne connais pas Sheryl, ton sentiment est surement justifié cependant. J'aimerais te rassurer, mon infirmité n'a jamais été souhaité de mon coté non plus. Désolée

Mon excuse était légèrement aigre. Comme si j'aimais ne rien voir du tout. C'était pas un choix, et on me faisait suffisamment de réflexion par rapport à cela pour que je sois sure de ne pas oublier. Je voulus retourner vers le rocher sur lequel je m'étais assise plutôt mais je ne savais même plus où il était. En parlant d'inconvénients. En soupirant je me résignais à rester debout.

- En passant, j'ai peut-être une solution pour nous sortir d'ici. Tu est venu jusque ici à pieds ? Parce que dans mon esprit y'a une image de porte qui n'arrête pas de tourner, avec un mot "Arche". Bien que je ne vois pas le rapport. Une porte n'est pas une arche, pour moi ça n'a aucuns sens ...
         
          Halloween