Ce réveiller avec une migraine atroce n’était déjà pas une bonne chose en soit...mais si c’était en plus pour se faire hurler dessus par une infirmière furax sur une disparition de quatre jours alors, il était tout simplement contre.
Et puis, pourquoi quatre jours ?
Le retour à la réalité fut donc brutale et heureusement qu’un des infirmiers, ayant probablement pitié au vu de la tête qu’il devait tirer, prit le relais à son chevet en remplaçant l’infirmière-en-chef. Un soupire de soulagement franchit ses lèvres alors qu’il massait ses tempes douloureuses et qu’il acceptait le verre d’eau ainsi que le comprimé donnait généreusement avec.
– C’est vrai les rumeurs qu’on attends ?
Il leva un sourcils, son regard cerné par l’incompréhension. Il venait de se réveiller et on lui parlait déjà de rumeurs ? Décidément, le Vatican était toujours très rapide… quand il s’agissait de conneries. Parce que quand on avait réellement besoin de quelqu’un alors là, il n’y avait étrangement plus personne.
– Vous avez disparut pendant quatre jours… quand on vous a retrouvez, vous étiez dans votre chambre.
– J’ai l’air d’être dans ma chambre là ? Releva-t-il avec humeur.
Parce que dernièrement, sa chambre ne s’était pas transformé en infirmerie ou alors, il avait décidément loupé plus d’un épisode.
Quatre jours… c’était impensable. Cet endroit n’était pas conçu pour faire une chose pareil et ils n’y avait dû y passer qu’une nuit effective. Enfin, à partir du moment où un sceau faisait se téléporter des personnes n’ayant aucun rapport avec la semoule de prime abords, il ne devrait pas vraiment être surprit des conséquences annexes. Tiens, il aurait vraiment voulu étudier le sceau de Pavel et Edward… parce que les effets ne manquaient vraiment pas d’imagination.
– On arrivait pas à vous réveiller…
– La Commandante me donne trop de paperasse, j’avais du sommeil à rattraper et si vous m’avez perdu pendant quatre jours c’est simplement que vous n’êtes pas doué.
Pour des personnes partant constamment en mission sur le terrain comme c’était son cas, il n’était absolument pas étrange qu’il disparaisse pendant quatre jours. A ce demander qui avait commencé à colporter des rumeurs pareilles…
Les oreilles du jeune infirmier rougirent sous la gêne et il marmonna des excuses avant de disparaître. L’idée qu’il aurait pu se montrer plus sympathique à son sauveur de l’infirmière en chef lui effleura l’esprit mais la volonté ne fut pas là. Il n’aimait pas qu’on le fasse chier avec des rumeurs… aussi fondées pouvait-elle être.
Enfilant son uniforme dans le but de s’éclipser en douce, il vérifia tout de même la date dans un soucis de professionnalisme, grimaçant à la vu du deux Janvier affiché. D’autres récents évènements se mêlèrent à sa mémoire et il ferma les yeux, s’accordant une bonne minute de silence.
Ce n’était ni le bon moment, ni le bon endroit pour penser à cela.
Profitant d’une arrivée de Crows mal en point revenant de mission, il s’éclipsa à l’extérieur de l’infirmerie… discrètement aurait-il pû croire mais à l’entende de l’infirmière – encore cette rabats-joie – ce ne fut pas assez rapide. C’est donc courant à sens inverse au cas où elle aurait décidé de le traîner à nouveau dans son lit, qu’il heurta de plein fouet la personne qui arrivait dans l’autre sens au coin d’un couloir, le forçant à se rattraper au mur de justesse pour ne pas chuter lamentablement au sol.
- Merde…
Il leva les yeux… reconnaissant la chevelure blanche caractéristique du Commandant Alexander.
Et merde.
La seconde personne qu’il ne voulait absolument pas voir aujourd’hui, la première étant la Luverrier.
– Excusez-moi, j’échappais à l’infirmière et je ne vous avez pas vu.
Sa tête le faisait encore souffrir même s’il pouvait dire qu’il avait connu largement pire il n’y avait de cela pas si longtemps mais tout irait bien s’il n’avait pas comme le sentiment très dérangeant d’avoir oublié une chose d’une importance capitale. Enfin, si c’était réellement le cas, il savait pertinemment que la personne en face de lui ne se gênerait certainement pas pour le lui rappeler.
En parlant de cela, il y avait des choses dont il fallait vraiment qu’il s’occupe en priorité.
– Passez une agréable journée !
Cela aurait pu paraître suspect s’il n’avait pas l’habitude de fuir quelqu’un dans les couloirs après l’avoir copieusement ennuyé, pour ne pas dire un autre mot.
Massant distraitement sa tempe, il fit donc un signe de salut léger au Commandant avant de reprendre sa route. Au moins, la blouse blanche ne l’avait pas suivit jusque là ou avait fait demi-tour en voyant le Commandant et ça, c’était sûrement la première bonne chose de la journée.
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De nombreux proverbes existent au sujet du temps qui passe. Certains disent qu'il passe si lentement que l'existence en elle même n'est qu'ennui et mélancolie. D'autres au contraire disent que le temps est une ressource fuyante et qu'on se retrouve à court de ladite ressource bien plus vite que prévu. Dans ma situation, ces derniers s'appliquent bien plus que les premiers. Je me suis réveille dans mon lit sous les éclats de voix inquiets de membres du Crow. D'après eux, Ahmès, Aloïs, Lyosha Dachkov, Leena, la Commandante et moi même avons disparus pendant quatre jours complets avant de tous réapparaitre en même temps. Je me redresse d'un coup pour vérifier si je suis porteur de la moindre blessure mais rien de visible. Je me remémore tout ce qui s'est passé dans la tour. Howard est en vie ! Bon sang ! Encore un tour de passe-passe de Malcolm. Même après avoir disparu du Crow, ses méfaits et ses secrets sont encore présents. Je regrette de ne pas avoir eu le temps de discuter avec Howard mais maintenant que je sais qu'il est en vie, je compte bien le retrouver et avoir une longue conversation avec lui. Un autre détail me revient en tête et je me lève d'un coup. Je signifie à tout ceux qui me retiennent que tout va bien et je refuse d'aller voir un médecin. Je joue de mon grade pour éviter de répondre à des questions gênantes et je renvoie tout le monde à son poste. Je me dirige vers la chambre d'Ahmès et l'ouvre après avoir frappé mais celle-ci est vide. Forcément... Il doit être à l'infirmerie, il n'a pas dû pouvoir échapper à la visite médicale. Je profite de ma présence dans les dortoirs pour m'assurer qu'Aloïs va bien puis je me dirige vers l'aile médicale.
Je progresse rapidement en saluant les hommes et les femmes que je croise et en ignorant les questions qui me sont posées. Au détour d'un couloir je rentre un collision avec un membre du Crow non identifié et manque perdre l'équilibre. Le temps de me remettre j'entends la voix de la personne que je cherchais.
- Merde…
- C'est une façon de voir les choses.
- Excusez-moi, j’échappais à l’infirmière et je ne vous avez pas vu.
Je le regarde avec un sourire amusé. Sois il joue très bien la comédie, soit il a oublié ce qu'il s'est passé dans la tour. Ceci étant dit, depuis le temps que je le connais, il est arrivé à cacher ce secret très longtemps ce qui le rend à la fois dangereux et fascinant. Ahmès m'adresse un salut et fait mine de s'éloigner
- Passez une agréable journée !
Je croise les bras, le laissant s'éloigner de quelques pas avant de l'apostropher.
- Ahmès ne partez pas si vite. Vous et moi avons à parler. Allons dans mon bureau. Maintenant.
Je prononce le dernier mot d'un ton qui ne laisse souffrir aucune argumentation et après m'être assuré que mon interlocuteur a bien compris le message, je me dirige vers mon bureau. En arrivant sur place je suis accueilli par une Miss Standish surprise.
- Mon Commandant ? Vous êtes de retour ? Où...
- Plus tard Miss. Je vous raconterai tout plus tard. J'ai plus urgent à régler. Que personne ne vienne nous déranger.
- Bien Monsieur.
J'adresse un sourire rassurant à ma secrétaire avant d'entrer dans mon bureau, Ahmès à ma suite, et de refermer à clé derrière nous. Une fois seuls je pousse un léger soupir. La conversation qui va suivre va être compliquée, je le sens. Je fais signe à Ahmès de s'asseoir dans l'un des fauteuils et je m'approche de la desserte. J'y attrape deux verres à whisky et les remplis de la boisson qui lui donne leur nom. Je me tourne vers Ahmès et dépose un verre devant lui.
- La situation étant exceptionnelle, je nous accorde une légère entorse au règlement.
Je m'assois face à lui et fais tourner le liquide ambré dans le verre. Je le repose sur la table sans y avoir touché et reporte mon attention sur Ahmès.
- Tout d'abord, je tiens à vous remercier de m'avoir sauvé la vie. Sans vous, je ne serais probablement pas sorti vivant de ce gouffre sans fin. C'est d'ailleurs ce sauvetage quasi-impossible qui amène ma seconde question et je me dois de vous dire que ce que vous allez dire par la suite risque de conditionner la façon dont va se dérouler et se terminer cet entretien.
Je marque une pause et m'apprête à lancer des sceaux au cas où.
- Que fais un sorcier au sein du Crow ?
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Et merde… mais celui-ci, il se garda bien de le sortir. Il soupira tout en se massant la nuque, faisant demi-tour au passage pour signaler qu’il avait bien comprit et qu’il suivait la marche. Même s’il ne voulait pas de cette conversation, cela ne servait strictement à rien de la fuir. Ou alors, autant faire en sorte de quitter le Vatican directement… ce qui n’était pas une mauvaise chose en soi. Seulement ils avaient bien assez d’ennemis comme cela et il était peut-être – plus que – temps de changer quelque chose.
Sans grande surprise, le chemin fut celui jusqu’au bureau et se fut d’un pas nonchalant qu’il avait suivit, se moquant dans un sourire de l’inquiétude de la secrétaire. Il n’avait pas prévu le décalage temporel. Enfin, il n’avait pas prévu non plus la téléportation de base et… surtout celle de ceux qui n’avait aucun rapport avec la chose de base.
Dommage qu’il ne puisse plus étudier le sceau de plus près parce qu’il était vraiment curieux de ce qu’ils avaient fait pour qu’il foire à ce point celui-là…
Il pénètre tranquillement dans le bureau, ce demandant vaguement ce qu’il va se passer. Thomas Alexander était homme prudent mais il savait qu’il n’avait pas de quoi le craindre actuellement. Même s’il ne voulait vraiment pas se lancer dans un combat ou autre chose du genre.
Quand il pensait à ce qui l’attendait après cela, il avait clairement la migraine. Oui, le Commandant du Crow était clairement le cadet de ses soucis.
Il suit cependant le mouvement en prenant place dans le fauteuil désigné et hausse un sourcil au verre déposait devant lui. Sérieusement ?
– La situation étant exceptionnelle, je nous accorde une légère entorse au règlement.
Il eut un léger rire amusé tout en prenant finalement le verre, faisant tourner le liquide ambré à l’intérieur. « Exceptionnelle » ? Il était pourtant certain qu’il n’était pas la seule personne qui n’était pas sensé être là à ce promener entre les murs du Vatican.
Il prends une légère gorgée du liquide avant de lever les yeux vers son interlocuteur, curieux de la suite.
– Tout d'abord, je tiens à vous remercier de m'avoir sauvé la vie. Sans vous, je ne serais probablement pas sorti vivant de ce gouffre sans fin. C'est d'ailleurs ce sauvetage quasi-impossible qui amène ma seconde question et je me dois de vous dire que ce que vous allez dire par la suite risque de conditionner la façon dont va se dérouler et se terminer cet entretien.
Un sauvetage… il avait agit instinctivement puisqu’il appréciait l’homme en soit mais il fallait reconnaître qu’il aurait eut bien moins de problème s’il l’avait simplement laissé tomber. Il était toutefois bien trop tôt pour dire qu’il s’agissait là d’une mauvaise idée pour le moment.
Il remarque la tension et à un léger sourire alors qu’il repose le verre, se redressant dans le siège.
– Que fais un sorcier au sein du Crow ?
Il soupire légèrement sans le quitter des yeux, réfléchissant à comment présenter la chose… puis parti d’un léger rire.
– Vous allez être déçu… je n’ai aucune espèce d’idée de comment je me suis débrouillé pour faire cela.
En soit ce n’était pas tout à fait vrai mais pourtant, absolument pas faux non plus. Les trou de sa mémoire se comblaient peu à peu mais ce n’était pas franchement le plus important.
– Il semblerait qu’un sceau ait altéré ma mémoire et je ne savais pas que j’étais un sorcier avant que… que je ne sois nommé bras-droit de l’autre folle. Les deux informations sont tombés en même temps et je n’ai aucune idée du « pourquoi » cela s’est produit. Je ne peux donc pas vous aider pour cette question… mais je doute qu’elle soit la seule qui effleure votre esprit ?
Il récupéra finalement le verre, baissant son regard vers le liquide tout en « jouant » avec alors qu’il bougeait son verre, un peu comme un chat ayant décider de jouer avec une balle sous une impulsion soudaine.
Thomas Alexander l’avait toujours beaucoup amusé.
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- Vous allez être déçu… je n’ai aucune espèce d’idée de comment je me suis débrouillé pour faire cela.
Voilà qui est certainement arrangeant. Un sorcier amnésique. Encore. Il ne serait pas de la famille du jeune Lan par hasard ? Ceci expliquerait cela. Je le regarde d'un air sceptique, peu convaincu par sa réponse mais celui ci ne me laisse guère le temps de répondre.
- Il semblerait qu’un sceau ait altéré ma mémoire et je ne savais pas que j’étais un sorcier avant que… que je ne sois nommé bras-droit de l’autre folle. Les deux informations sont tombés en même temps et je n’ai aucune idée du « pourquoi » cela s’est produit. Je ne peux donc pas vous aider pour cette question… mais je doute qu’elle soit la seule qui effleure votre esprit ?
Je décide de passer sur la dénomination de la Commandante en chef utilisée par mon interlocuteur pour me concentrer sur le reste de son propos. Comment se fait-il que tant de personnes soient ignorantes de leurs compétences ? Visiblement Ahmès semble avoir des pistes là dessus mais ne semble pas enclin à en parler. Nous vivons une époque particulièrement étrange. Chaque fois que je réussis à lever le voile sur un mystère, mon champ de vision s'élargit et je découvre des dizaines d'autres mystères. J'en viens presque à regretter la basse politique du Vatican. Presque. Quelquefois, je me surprends à me demander ce que serait ma vie si j'avais refusé la proposition de cet Inspecteur du Crow. Que serais-je devenu si j'avais fui ? Un banal tire-laine dans une ville indifférente ? Ou un cadavre anonyme de plus dans le caniveau ? Dans tous les cas, mon existence aurait certainement été plus simple que celle que je mène aujourd'hui. Je pousse un profond soupir avant de saisir mon verre et d'en boire une gorgée.
- En effet c'est loin d'être l'unique question qui me vient à l'esprit. Vous êtes un sorcier, c'est un fait. Vous n'êtes pas le premier que je rencontre ni le premier qui n'a pas conscience d'en être un. Même si, dans votre cas, quelqu'un semble avoir voulu vous faire oublier qui vous étiez. Enfin si ce que vous me dites est vrai. Et en vertu de notre relation passée je vais vous offrir le bénéfice du doute.
S'il est une vérité universelle c'est que les personnes que nous connaissons le moins sont celles dont nous sommes le plus proche. Percer à jour un proche est une des choses les plus difficiles à faire. Et cela ne se fait que rarement sans pertes et fracas. Le vieux dicton : "Vivons heureux, vivons cachés." a peut-être plus d'un sens.
- Vous semblez en savoir plus que vous ne voulez en dire. Hélas, vous savez comment je suis, je ne vous laisserai pas sortir tant que je n'aurai pas eu les informations que vous détenez. Vous dites que vous avez pris conscience de vos compétences quand vous avez été nommé second de la Commandante. Comment ? Quelles sont vos capacités réelles ? Pourquoi est ce que ces inconnus dans cette tour se sont ils inquiétés de votre sort ?
Je serre les dents pour mettre un frein au flot de questions qui s'échappe de ma bouche. Je sais que quand je me lance dans ce genre d'interrogatoire je suis difficile à arrêter mais je ne dois pas oublier que mon interlocuteur sort de convalescence. Je dois lui laisser le temps de répondre. Malgré tout, je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine tension. Encore un inconnu qui se trouve dans les rangs du Crow. Quelles autres surprises nous attendent ? A quel point notre organisation est-elle gangrénée ? Enfin, une question me vient à l'esprit. Une question que j'ai l'impression de poser bien trop souvent. Une question qui me fait douter des mes compétences d'enquêteur à chaque fois. Un aveu d'ignorance qui m'insupporte au plus haut point.
Je bois une gorgée du liquide ambré contenu dans mon verre.
- Qui êtes vous ?
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